Perspectives

Recherche d’emploi: l’épreuve mentale qu’on sous-estime

Le passage par la case «recherche d’emploi» est une étape incontournable dans la vie de tout professionnel. Que ce soit à la suite d'une perte d’emploi, d'un souhait de changement de cap ou d'obtention d’un diplôme, la quête d'un nouveau poste s'impose et perturbe plus d'un.

Entre les recherches infructueuses, les dossiers à préparer, les attentes de réponses, les entretiens qui n’aboutissent pas et les nouveaux filtres des recruteurs, cette période peut vite devenir une épreuve mentale.

Honte, culpabilité, peur de l’avenir: autant de sentiments qui viennent s’ajouter à la difficulté même de trouver un poste.

«Comment mieux vivre cette étape sans s’épuiser moralement?», Comment se faire confiance et oser postuler? Comment optimiser ses chances de décrocher un travail?

Prendre conscience du poids à porter

La première étape consiste à conscientiser le fait que la recherche d’emploi est une «épreuve», un parcours semé d’embuches à traverser pour aboutir au changement espéré. C’est un investissement, parfois à temps plein, qui met à rude épreuve le cœur, malmène les nerfs et perturbe les émotions.

Tout au long de ce processus, les émotions passent par des montagnes russes: stress, excitation, joie, désolation et oscillent constamment entre espoir et déception.

En plus, la recherche d’emploi survient souvent au moment où la vulnérabilité et la fragilité sont maximales. Elle vous impose de faire preuve de la plus grande force pour vous «vendre», et «plébisciter» vos compétences et vos qualités. Ces tâches deviennent d’autant plus complexes que ce sont souvent les mêmes ressources qui vous font défaut à ce moment-là: la confiance en soi, l’énergie et la motivation.

Empêcher notre propre mental nous autosaboter

Une fois le travail de prise de conscience effectué, il devient essentiel d'entreprendre un travail sur soi pour identifier et surmonter les freins internes et procéder, par une action volontaire, à une gestion active de vos pensées et vos émotions pour ne pas laisser certaines pensées limitantes prendre le contrôle de votre esprit.

Il est étonnant de constater à quel point nous pouvons parfois être notre propre obstacle dans la quête d'un nouvel emploi.

L'autosabotage, véritable paralysie psychologique, est une réalité qui prend plusieurs formes (doutes excessifs, procrastination, peur du rejet, ou même un manque de confiance en ses propres compétences...) et empêche de passer à l’action.

Combien de candidatures n’ont jamais été envoyées à cause d’un doute?

• Je ne suis pas assez qualifié·e pour ce poste.
• Je suis trop expérimenté·e, ils ne me prendront pas.
• Je ne connais pas ce secteur, je n’ai aucune chance.
• L’entreprise est trop grande, je ne suis pas à la hauteur.
• C’est trop loin, ça va être compliqué.

Combien de dossiers de candidatures n’ont pas été préparés à cause de la procrastination?

• Je ferai du copier-coller de mon ancienne lettre.
• J’y reviendrai plus tard!
• Je scannerai demain les justificatifs.
• Je me préparerai en route pour l’entretien.

Combien de candidatures n’ont jamais été envoyées à cause d’un manque de confiance en ses propres compétences?

• Je ne mérite pas ce poste.
• Je ne correspond pas aux critères
• je ne maitrise pas à la perfection cette langue.

Ces pensées limitantes, bien que courantes, nourrissent une spirale négative qui bloque l'action et autocensurent des opportunités avant même qu’elles existent.

Pourtant, un dossier bien construit peut convaincre. Une lettre de motivation ciblée peut faire la différence. Une entreprise peut être séduite par un parcours atypique.

Osez. Tant que vous n’avez pas postulé, vous ne pouvez pas savoir!

Déconstruire l’idée que chaque refus est un échec personnel

Le recrutement n’est pas un processus 100% équitable. Ce n’est pas un match parfait entre compétences et qualifications. C’est un processus complexe à plusieurs variables où des facteurs externes, invisibles viennent s’immiscer...

Beaucoup de ces facteurs échappent à votre contrôle. Vous pouvez être un·e excellent·e candidat·e, mais plusieurs éléments externes, comme les décisions prises avant même la publication de l’annonce, des contraintes internes à l'entreprise: budgets, timing, stratégies à court ou long terme, peuvent jouer contre vous.

Une offre publiée, par exemple, ne signifie pas toujours qu’un poste est réellement à pourvoir. Dans certains cas, l’annonce n’est qu’une simple formalité administrative en trompe l’œil et le poste est déjà promis à un·e candidat·e interne.

Accepter cela, c’est comprendre que le processus de recrutement ne repose pas uniquement sur vos compétences.

Mais au-delà de cette acceptation, vous avez aussi un rôle à jouer. Votre CV doit être soigné, votre lettre de motivation pertinente, votre dossier complet et votre préparation irréprochable. Une fois ces éléments en place, il vous reste à vous concentrer sur ce que vous pouvez maîtriser, et surtout à vous protéger mentalement contre l'attente et les refus qui peuvent miner votre moral.

Mettre toutes les chances de son côté

Alors, que faire?

D’abord, ne pas rester seul·e face à l’épreuve. Si vous ne vous sentez pas expert·e TRE, n’hésitez pas à chercher de l’aide. Les coachs d’Helvartis peuvent vous accompagner pour affiner votre stratégie d’approche.

Ensuite, réseautez... LinkedIn, associations professionnelles, événements sectoriels… Multiplier les contacts, c’est multiplier les opportunités. La Société des Employés de Commerce peut vous apporter son appui.

Enfin, gardez une chose en tête: rechercher un emploi, c’est un marathon, pas un sprint. Il faut une endurance mentale à toute épreuve. Mais chaque échec apparent vous rapproche du bon poste, celui qui vous correspond vraiment.

Faten Comte